Onepage

« En poussant la porte de son “Atelier atypique”, je m’attendais à me trouver dans le local exigu d’un petit fabricant. En fait, Luigi Mondia occupe depuis peu une bonne aile de l’ancienne usine Lador. [..]

– Je réalise un rêve d’enfant: avoir dans un même lieu tout ce qu’il faut pour mes différentes activités.
Bien qu’il soit en Romandie depuis une vingtaine d’années, Luigi n’a pas perdu sa petite pointe d’accent.

– En plaine, pour le loyer que je paie ici, j’aurais tout juste un garage, sans électricité.

École des métiers au Tessin, son canton d’origine, CFC d’électronicien, quelque temps à l’école d’ingénieurs d’Yverdon, diplôme de gestion d’entreprise, son parcours est impressionnant. Il monte une boîte d’informatique à Chavornay, y ouvre un magasin de sport, aménage une salle d’escalade.
Désireux de brasser ses propres bières, il contacte Raphaël Mettler, le patron de la Brasserie des Trois Dames. Les deux hommes sympathisent, Raphaël a besoin d’aide…

– Il m’a engagé comme manœuvre, ça fait maintenant neuf ans. Maintenant, je suis chef de production.

[…]
Sur un établi, il me présente des pipes à différents stades de leur fabrication. Cela va du morceau bruyère brut au fourneau achevé, luisant, prêts à recevoir sa première pincée de
tabac.
– J’avais un tour à bois, dont je ne savais pas quoi faire. Un matin, je me suis réveillé avec cette vague idée de me faire une pipe!
Il découvre un vieil artisan pipier en Haute-Savoie, qui lui montre les techniques et lui procure le matériel de base:
– Un petit bonhomme énergique, c’est lui qui fournissait ses pipes à Georges Brassens…

Il remet en état une machine à polir le bois centenaire, apprend que la racine de bruyère a d’autant plus de valeur qu’elle présente de belles veines, se met à confectionner les tuyaux en ébonite ou en corne. […]
– J’ai toujours aimé les beaux objets. Alors j’essaie d’en faire moi-même.

Accrochée au mur de son bureau, une guitare électrique qu’il a fabriquée de a à z.
– Je suis en train de faire les outils qui me serviront à construire un ukulélé. Puis je passerai à plus gros: une guitare acoustique, avec du bois de la région.

[…]
– J’ai toujours essayé d’être polyvalent. Je ne cesserai jamais d’apprendre. »

Voici un extrait du texte rédigé par Michel Bühler à l’occasion de la publication du livre lié à l’exposition : Destins croisés; au musée des Arts et des Sciences de Ste-Croix.

Depuis, les choses n’ont pas beaucoup changé, mon accent est toujours là et je continue de lancer de nouveaux projets.